Le 30 septembre 2019, le Pape François a demandé que, désormais, le dimanche de la Parole de Dieu soit fixé au IIIème dimanche dans l’année (Lettre apostolique Aperuit illis).
Deux aspects sont bien mis en valeur : 1. L’importance et la valeur de l’Ecriture pour la vie chrétienne ; 2. La relation entre la Parole de Dieu et la liturgie.
Soyons donc attentifs à la Parole de Dieu contenue dans les textes bibliques proclamés ce dimanche.
Nous reprenons la lecture continue de l’évangile de Marc, après le baptême de Jésus par Jean Baptiste. Peu de temps après, Jean est arrêté
Jésus est allé de Galilée où il réside en Judée, le long du Jourdain, pour y être baptisé. Ensuite, il revient en Galilée. A la fin de l’évangile de Marc, Jésus quitte la Galilée pour aller en Judée, à Jérusalem, pour y être crucifié et ressusciter – c’est le baptême de Jésus dans son mystère pascal – et rejoindre la Galilée où il se manifestera à ses disciples.
La Galilée est le lieu habituel du ministère de Jésus ; elle est le lieu où éclate le témoignage de sa résurrection.
Il est donc normal que Marc parle régulièrement de la Galilée comme le lieu de la proclamation de l’Evangile de Dieu : Les temps sont accomplis ; le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. Jésus parle pour tout le monde ; Marc ne dit pas à qui Jésus s’adresse.
Au cours de cette proclamation, Jésus voit quatre personnes dont le métier est de pêcher du poisson dans la mer de Galilée.
D’abord Simon et André, le frère de Simon. Il leur dit : Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Un appel qui donne déjà la mission à venir, en jouant sur le mot de pêcheur.
Ensuite Jacques et Jean, le frère de Jacques. Jésus les appelle. Aussitôt ils quittent leur père, Zébédée, et ses ouvriers.
L’appel entraîne une réponse immédiate : aussitôt Simon et André laissent leurs filets ; Jacques et Jean laissent leur père et ses ouvriers.
La liturgie met en lumière l’appel et la mission à venir, en proposant un passage du livre de Jonas. Non sans lien avec la conversion proclamée par Jésus en Galilée.
Dieu s’adresse à Jonas : Lève-toi, va à Ninive (Mossoul), la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. Jonas, qui avait d’abord refusé d’aller à Ninive, y va et proclame : Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! Réaction des habitants de Ninive : Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac.
Voyant cela, Dieu renonce au châtiment. La parole proclamée par Jonas est efficace.
Dans la deuxième lecture, qui poursuite la proclamation de la première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens, nous avons quelques directives dans la perspective de la fin du monde qui est proche : Le temps est limité, écrit l’apôtre Paul ; Il passe, ce monde tel que nous le voyons.
Alors, comment bien vivre dans ce monde pour le temps qui nous reste ? Bien discerner en quoi nous accordons une grande valeur : l’amour dans le mariage ; l’épreuve ; la consommation de biens ; le fait de profiter de ce monde. Tout cela est passager.
La Parole de Dieu révélée par l’Ecriture, les textes bibliques proclamés ce dimanche, parle d’une proclamation de la conversion qui est efficace. Jonas est écouté ; tout le monde croit en Dieu et fait pénitence. Jésus dit que le règne de Dieu est tout proche ; Convertissez-vous et croyez à l’Evangile.
La conversion se fait dans la foi en Dieu. Elle oriente vers le règne de Dieu.
Celui qui est appelé par Jésus quitte tout pour exercer une mission nouvelle, qui sera confiée par Jésus lui-même.
Clément de Rome envoie une lettre aux Corinthiens vers la fin du Ier siècle : Cela, mes bien-aimés, nous vous l’écrivons non seulement comme un avertissement pour vous, mais aussi comme un rappel pour nous ; car nous sommes dans la même arène et c’est le même combat qui nous est imposé (…). Parcourons toutes les générations et apprenons que de génération en génération le maître a fait place au repentir pour ceux qui voulaient se tourner vers lui (…). Jonas annonça une catastrophe aux Ninivites ; eux, après s’être repentis de leurs fautes, apaisèrent Dieu par leurs supplications et obtinrent le salut, bien qu’ils fussent étrangers à Dieu.
Clément de Rome est évêque de Rome, après Lin et Anaclet. Il aurait été en fonction de 92 à 99. Il est un témoin direct des apôtres Pierre et Paul. La lettre aux Corinthiens est habituellement attribuée à Clément. Si ce n’est pas Clément l’auteur, le texte est en tout cas issu de l’Eglise de Rome.
Le psaume 24 nous dit : Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.
+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai