La Veillée pascale est sans aucun doute la célébration la plus symbolique et la plus prenante de l’année liturgique. Après deux années où elle a dû se vivre chez soi – en 2020 – ou en comité très restreint – en 2021 –, la sortie du silence du Samedi Saint n’en a été que plus éclatante et attendue. Autour de Mgr Guy Harpigny, de très nombreux fidèles se sont rassemblés pour passer des ténèbres à la lumière dans la Cathédrale Notre-Dame, à Tournai.
Dans les jardins de l’évêché d’abord, le feu a été béni avant de donner vie au cierge pascal. À l’entrée de la Cathédrale ensuite, un à un, les petits cierges se sont allumés, propageant la flamme comme une vague chaleureuse et pleine d’espérance. Les textes de l’Ancien Testament se sont alors égrenés, avant que l’édifice ne retrouve ses couleurs, que le Gloria n’éclate et que les cloches ne se mettent à sonner à tout rompre une première fois.
Le diacre Pierre Bernard a alors appelé les enfants, en tous cas ceux qui ne s’étaient pas encore endormis à cette heure tardive, à l’entourer pour la lecture de l’Évangile. Un lumignon à la main, ils ont écouté saint Luc nous raconter l’histoire de cette poignée de femmes qui se rendent au tombeau, leur stupeur devant la pierre roulée sur le côté, le corps crucifié disparu, les linges restés seuls…
Dans son homélie, Mgr Harpigny s’est voulu particulièrement pédagogue. Pour l’assemblée, pour les catéchumènes sur le point de recevoir le baptême, pour les parrains et marraines, il a expliqué les gestes de cette liturgie si poignante, la succession des lectures et les symboles qu’elles recèlent. L’eau sans laquelle nous ne pouvons vivre, cette eau qu’on recherche toujours et qui nous désaltère. Le baptême, « qui nous fait entrer dans quelque chose de nouveau ; on ne le reçoit qu’une seule fois, comme la confirmation ». L’eucharistie, par laquelle « nous redisons que nous sommes chrétiens, autant de fois qu’on le veut dans sa vie ».
Ce baptême, ils étaient six à le vivre à Tournai au cours de la veillée pascale. Le petit Noah d’abord, un peu effrayé par l’attention et les gestes dont il était le centre, sans doute fatigué aussi, au cœur de la nuit. Allan, Medjeu, Anne et Cristina ensuite, qui l’un après l’autre sont entrés dans la cuve baptismale, Kim étant elle baptisée par ablution.
Les nouveaux baptisés ont revêtu le vêtement blanc des néophytes et reçu la lumière du cierge pascal : « Gardez sa flamme vive et haute, reflet du Christ en ceux qui croient ». Avec Josée, déjà baptisée mais qui recevait le sacrement de la confirmation, tous ont été oints par le saint chrême : « Depuis les jours de la genèse, la vie se lève en Jésus Christ, l’œuvre s’achève… L’Amour tient toutes ses promesses, vos corps sont temples de l’Esprit ».
C’est toute l’assemblée, riche de ses nouveaux membres, qui a terminé la célébration autour du pain et du vin. Une célébration qui s’est prolongée un peu plus tard à l’évêché, pour un verre de l’amitié qui après tous ces mois de contraintes sanitaires et de distanciation sociale marquait lui aussi une véritable renaissance !