ils sont une quarantaine, accompagnés qui par un parent, qui par un fiancé, qui par un accompagnateur, à venir rencontrer leur Évêque, en ce début d’année 2022. Un moment important dans le cheminement de ceux qui, depuis plus d’un an, sont en route vers leur baptême.
À l’arrivée, les visages sont un peu inquiets, intimidés par le lieu et l’idée de la rencontre : « Dites-moi, comment cela va se passer ? Que vais-je devoir faire ? ». Et après la demi-heure passée avec Monseigneur, c’est la joie qui se dit : « oui, c’était un bon moment… nous avons vraiment été accueillis… nous avons tous partagé notre parcours et je suis surpris de voir que tous sont différents. Et même l’Évêque a dit comment il est devenu Évêque ! ».
Et Michel Vinckier, vicaire épiscopal chargé du catéchuménat, de s’étonner encore : « Comme chaque année, en entendant les récits des uns et des autres, nous nous demandons ‘Mais d’où viennent-ils, tous ces gens ?’ Pas du fruit de nos stratégies pastorales ! ». Preuve éminente que Dieu agit dans les cœurs aujourd’hui comme hier et comme il le fera demain !
Cette rencontre n’était pas le tout de l’après-midi. Certains accompagnateurs ont eu l’occasion de visiter le Trésor de la cathédrale, puis, rejoints par les catéchumènes ayant déjà rencontré Monseigneur, ils ont profité d’une visite commentée de l’extérieur de l’édifice.
À 15h30, nous tous avons été accueillis dans la cathédrale pour vivre la Tradition du Credo. Depuis la plus haute antiquité chrétienne, ce rite vise à « remettre » (tradere), à « transmettre », la profession de foi de l’Église aux catéchumènes qui avancent vers les sacrements de l’initiation. Traditio et redditio sont les deux ailes de ce rite. D’abord, les catéchumènes reçoivent de l’assemblée le Credo en l’écoutant puis, à l’approche de Pâques, ils sont invités à le rendre (redditio), à le proclamer pour signifier leur adhésion à ces paroles, à notre Foi.
Au cœur de la liturgie de la Parole, nous avons entendu cet appel : « Que se lèvent les catéchumènes pour recevoir de l’Église le symbole de la foi ». Et voir ces hommes et femmes de tous les âges se lever avec désir m’a touchée. C’était fort !
« Frères et sœurs bien-aimés : écoutez les paroles de la foi par laquelle Dieu sauve et rend juste. Elles sont peu nombreuses, mais elles contiennent de grands mystères à approfondir tout au long de la vie. Accueillez-les d’un cœur sincère et apprenez-les par cœur. Gardez-les précieusement. » Et à nous, les baptisés, de proclamer le Credo, de transmettre notre Foi.
Simple et en même temps extraordinaire. Combien de générations avant nous ont prononcé ces paroles qui font de nous un même peuple ! Oui, dans cette cathédrale millénaire, le temps était suspendu et nous étions en communion avec l’Église de Dieu à travers les siècles.
Comme me le disait Michel Vinckier, « sans doute nous ne sommes pour rien quant au travail de l’Esprit dans le cœur de ces personnes qui frappent à la porte de l’Église, mais par contre, lorsque nous les accueillons et les accompagnons dans la découverte de Celui qui les appelle, l’Église est vraiment Sacrement de Jésus Christ, signe de sa présence agissante dans notre monde. »
Ainsi, l’Église, Corps du Christ, peuple de Dieu, a pu une fois de plus être signe de la sollicitude de Dieu pour tous. Réjouissons-nous ! Dieu est à l’œuvre aujourd’hui.
Sr Anne Thielen, ra